La génioplastie ou mentoplastie sert à améliorer l’esthétique et l’harmonie de la face, en corrigeant des défauts tels que : un menton trop en arrière, trop en avant, trop court, trop long, imposant ou asymétrique.

Information médicale avant une ostéotomie du menton

Objectifs du traitement


Cette intervention permet aussi de retrouver une occlusion des lèvres normale et spontanée, sans effort de contracture des muscles du menton et de la sangle labiale.
Elle permet également de stopper la respiration buccale et de retrouver une respiration nasale spontanée. Elle améliore donc les ronflements.
Enfin chez l’enfant, elle permet de stabiliser un traitement orthodontique et de réorienter favorablement la croissance.

Cette chirurgie du menton peut être réalisée en même temps qu’une chirurgie orthognatique ou une rhinoplastie.

Modalités d’intervention


Type d’anesthésie et d’hospitalisation

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et nécessite une nuit d’hospitalisation après la chirurgie du menton, pour surveillance.

Technique chirurgicale

L’incision se situe dans la bouche. Elle concerne la gencive au niveau des incisives inférieures. Elle est donc invisible ; il n’y a pas d’incision de la peau.

Le menton est sectionné grâce à une micro-scie a-traumatique, le piezzotome, qui fonctionne avec des ultrasons.

Le menton est ensuite placé dans sa position idéale et fixé par une miniplaque et des minivis en titane.

La fermeture est réalisée par des points résorbables, puis un pansement compressif est appliqué sur le menton pendant cinq jours.

Pour aller plus loin


Les suites opératoires attendues

oedèmes :
Fréquents et souvent marqués. Ils sont imprévisibles et varient d’une personne à l’autre. Ils peuvent concerner la peau des joues et du cou, mais aussi le plancher buccal situé sous la langue.
Ces oedèmes disparaissent sept à dix jours après l’intervention.

Saignements :
De petits saignements peuvent survenir au niveau des zones opérées pendant les premiers jours.

Douleurs :
Cette intervention engendre peu de douleurs, mais une gène liée à l’oedème.

Troubles de la sensibilité de la lèvre inférieure :
Une perte de sensibilité de la lèvre inférieure est normale et spontanément résolutive.

Les suites opératoires compliquées

Hémorragie et hématomes : les saignements persistants sont rares, mais peuvent nécessiter une reprise chirurgicale. Ces saignements majorent souvent l’œdème.
La complication principale est l’hématome du plancher buccal, qui nécessite une prise en charge en urgence. Cette complication survient dans les premières heures après l’intervention et fait donc l’objet d’une vigilance particulière de l’équipe soignante.

Les troubles sensitifs de la lèvre inférieure peuvent persister sous la forme d’une insensibilité partielle ou totale, et de fourmillements plus ou moins importants. A partir de la troisième année, on peut considérer les troubles comme définitifs.

Une infection des tissus mous peut survenir dans les jours qui suivent l’intervention ; elle nécessite un traitement adapté.

Des traits de fracture imprévus peuvent survenir et nécessiter une prise en charge particulière, comme la pause de plaques supplémentaires d’ostéosynthèse.

Un retard ou une absence de consolidation osseuse est rare et nécessite des soins médicaux et chirurgicaux adaptés.

Petites choses à savoir

Soins de bouche :
Malgré les oedèmes, une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage avec une brosse à dents chirurgicale (prescrite par votre chirurgien). Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Le jet hydropulseur peut également être utilisé.

Glace :
Application de glace sur les joues pendant les trois premiers jours (la glace a un bon effet anti-inflammatoire et anti-œdémateux). Prévoyez d’avoir une grande quantité de glaçons dans le congélateur avant votre retour à la maison.

Alimentation :
Une alimentation adaptée plutôt lisse est nécessaire pendant les deux ou trois premiers jours.

Tabac :
Il faut arrêter de fumer huit jours avant l’intervention et ce, jusqu’à cicatrisation complète (deux mois).
La poursuite du tabac favorise les complications liées à une mauvaise cicatrisation de la gencive : retard de cicatrisation muqueuse et osseuse, infections du site opératoire.

L’arrêt de travail ou de scolarisation est de sept jours.