Une lésion cutanée peut devenir génante, inesthétique, suspecte, ou être un carcinome : l’exérèse s’impose alors et doit être réalisée dans les meilleures conditions.

Lors de la consultation, votre chirurgien prendra soin de vous écouter et de choisir avec vous le meilleur traitement. Il vous expliquera à l’aide de schémas et de photos la manière dont les cicatrices seront placées pour être les plus discrètes possible. Il vous accompagnera le temps de votre cicatrisation pour l’optimiser.

Objectifs du traitement


Réaliser une exérèse complète de votre lésion avec des marges de sécurité suffisantes.

Reconstruire la zone opérée de manière esthétique et fonctionnelle.

Modalités d’intervention


Type d’hospitalisation

l’intervention se passe le plus souvent au cabinet et vous venez comme pour une consultation. Si la chirurgie ou votre état nécessite une anesthésie générale, une sédation ou une surveillance particulière, dans ce cas, nous prévoirons une hospitalisation, soit avec une sortie le jour même, soit avec une sortie le lendemain.

Type d’anesthésie

L’intervention se déroule habituellement sous anesthésie locale, parfois sous anesthésie générale ou sédation selon l’importance du geste.

Technique chirurgicale

La lésion est enlevée par le chirurgien et sera adressée, pour examen, au laboratoire d’anatomo-pathologie.

Quatre techniques permettent la fermeture de la peau :

  • suture simple par rapprochement des berges ;
  • lambeau : une palette de peau est incisée au voisinage de la lésion et déplacée pour couvrir la perte de substance ;
  • greffe de peau : une pastille de peau est prélevée (derrière l’oreille, au-dessus de la clavicule, sur le bras ou la cuisse), puis appliquée sur la perte de substance. A la différence d’un lambeau, cette peau n’est plus vascularisée et doit donc se revasculariser au contact de la zone greffée.
  • cicatrisation dirigée : on laisse la zone de perte de substance cicatriser spontanément grâce à des pansements spécifiques adaptés à chaque étape de la cicatrisation.

Pour aller plus loin


Les suites opératoires attendues

  • Les douleurs sont le plus souvent légères et cèdent en quelques heures sous antalgiques habituels, comme le paracétamol.
  • Un œdème est fréquent au niveau du visage. Il peut s’accompagner d’une ecchymose (bleu).
  • Une cicatrice normale est rose et épaisse pendant trois mois, puis s’estompe progressivement en un à deux ans. Pendant cette période, elle devra être massée et protégée du soleil. Parfois, la cicatrice est boursouflée, rouge et douloureuse ; on parle de cicatrice hypertrophique ou de chéloïde, que l’on soigne par des traitements locaux.

Les suites opératoires compliquées

  • L’hémorragie ou l’hématome : il faut parfois réintervenir pour réaliser les hémostases ou évacuer un hématome.
  • L’infection : elle se traduit par une douleur locale vive et anormale, une peau rouge autour de la cicatrice, parfois un écoulement de pus ou un abcès. Son traitement nécessite des pansements répétés et adaptés.
  • Lâchage précoce des sutures avec écartement des berges de la cicatrice (souvent en rapport avec une petite infection).
  • Rejet des fils résorbables avec apparition sur la cicatrice de petits « boutons » rouges ou blancs. Lorsque le fil affleure la surface de la peau, il suffit de le retirer à l’aide d’une pince.
  • Il arrive que le lambeau mis en place pour couvrir la perte de substance ou la greffe de peau se nécrose et nécessite de réintervenir chirurgicalement ou d’organiser des pansements réguliers et spécifiques.

Petites choses à savoir

  • Ne pas prendre d’aspirine dans les dix jours qui précédent l’intervention.
  • Sous anesthésie locale : il est souhaitable de bien prendre son repas avant l’intervention.
  • L’arrêt de travail n’est pas systématique et dépend de l’importance de l’intervention.
  • Les pansements varient selon la technique employée et peuvent être modifiés en cours de suivi. Ils sont effectués soit par une infirmière, soit par vous-même ou par votre entourage.
  • Les douches ne sont autorisées que si le chirurgien le permet. Si l’autorisation est donnée, il faut qu’elles soient courtes, et que le pansement soit refait immédiatement après.
  • La date de l’ablation des fils est fixée par le chirurgien et est très variable (cinq à quinze jours).
  • Le résultat de l’examen de la lésion qui a été enlevée est rendu dix jours après l’intervention. Parfois, l’examen au microscope montre que la lésion n’a pas été enlevée en totalité. Dans ce cas, le chirurgien peut décider de réaliser une nouvelle exérèse (complémentaire) de la peau.
  • Le massage de la cicatrice doit être commencé quinze jours à un mois après la cicatrisation. Il permet d’assouplir la cicatrice et de diminuer les adhérences de la peau au plan profond.
  • La cicatrice devra être protégée du soleil pendant un an à l’aide d’une crème-écran total.