Bien souvent, les dents de sagesse n’ont pas assez de place pour faire leur éruption complète.

Cela peut occasionner des conflits avec les dents adjacentes, des perturbations de l’alignement des dents, voire des infections pouvant être douloureuses et graves. L’avulsion de ces dents de sagesse peut être réalisée sous anesthésie locale au cabinet ou sous anesthésie générale en clinique, selon la difficulté chirurgicale prévisible et le souhait du patient.

Information médicale avant l'extraction de dents de sagesse

Objectifs du traitement


L’extraction des dents de sagesse consiste à enlever les troisièmes molaires du haut et/ou du bas situées à l’extrémité de la denture (angle de la mâchoire et tubérosité du maxillaire supérieur). Ces dents doivent être extraites :

  • soit parce qu’elles sont en mauvaise position, incluses dans l’os, enclavées, et qu’elles ont été ou seront à l’origine de douleurs, d’inflammation, voire d’infections ;
  • soit parce qu’elles risquent de perturber le bon alignement de vos dents par manque de place (l’indication est souvent portée par l’orthodontiste) ;
  • soit parce qu’elles sont cariées et ne peuvent plus bénéficier de soins traditionnels.

Modalités d’intervention


Type d’anesthésie et d’hospitalisation

L’intervention peut se dérouleré:

  • sous anesthésie locale au cabinet : les dents sont alors extraites le plus souvent en une séance qui dure 40 à 45 minutes ;
  • sous anesthésie générale, si la difficulté le justifie ou si le patient le souhaite. Une consultation d’anesthésie est alors nécessaire et une courte hospitalisation en chirurgie ambulatoire sera organisée autour du geste.

Technique chirurgicale

Une incision est réalisée au niveau de la gencive et l’os est découvert.

Un dégagement de l’os est réalisé à la fraise et permet de découvrir la dent incluse qui est alors dégagée, soit en une fois, soit après l’avoir sectionnée en différents morceaux.

La zone est ensuite lavée et refermée à l’aide de fil résorbable.

Pour aller plus loin


Les suites opératoires attendues

  • Les saignements : Il est fréquent qu’un petit saignement persiste pendant quelques heures où une nuit suivant l’intervention. Le traitement consiste à appliquer une compresse sur la zone de l’extraction et mordre sur celle-ci, tant que le saignement ne s’est pas arrête. Afin de ne pas évacuer le caillot sanguin qui s’est formé dans l’alvéole, les bains de bouche qui vous seront prescrits ne doivent être faits qu’à partir du lendemain.
  • La douleur au niveau des zones opérées est plus fréquente en bas qu’en haut. Elle cède souvent avec des antalgiques et disparaît en quelques jours. Un traitement adapté sera prescrit à votre sortie par votre chirurgien. Des glaçons enrobés dans un linge (et non appliqués directement sur la peau) diminuent le gonflement et la douleur.
  • L’œdème (gonflement des joues) est fréquent mais très variable, surtout chez l’adolescent.
  • Une limitation de l’ouverture buccale est fréquente pendant quelques jours.

Les suites opératoires compliquées

  • Une alvéolite : infection de l’alvéole dentaire (orifice laissé libre après l’extraction) qui survient quelques jours à trois semaines après l’intervention. Elle entraîne des douleurs souvent importantes et nécessite des soins locaux par votre chirurgien et une antibiothérapie.
  • Une infection des tissus mous de la joue (cellulite) peut survenir quelques jours à quelques semaines après l’extraction. Elle complique le plus souvent une alvéolite et nécessite des soins adaptés.
  • Une lésion de la deuxième molaire à côté de la dent de sagesse (perte d’un « plombage », lésion d’une couronne, parfois mobilisation et nécrose).
  • Une fracture de l’angle de la mâchoire (exceptionnelle), car la perte de la dent entraîne une perte de hauteur de l’os et le rend plus fragile. C’est pour cela qu’il est conseillé de ne pas pratiquer de sport de contact ou de sport de combat pendant les six semaines qui suivent l’intervention.

Les dents de sagesse ont parfois des particularités anatomiques qui peuvent rendre le geste difficile et être sources de complications :

  • d’une part, la proximité du sinus maxillaire, avec un risque de communication entre le sinus et la bouche, risque de passage de la dent de sagesse dans le sinus, risque de sinusite :
    • communication entre le sinus maxillaire et la bouche pour les dents supérieures : un geste de fermeture est réalisé pendant l’intervention et doit cicatriser en quinze jours à trois semaines. Le patient doit faire attention de ne pas se moucher pendant trois semaines, pour ne pas risquer de faire passer de l’air à travers la plaie. Une persistance au-delà de ce laps de temps justifie un traitement chirurgical adapté.
    • L’expulsion de la dent de sagesse supérieure en haut dans le sinus maxillaire ou en arrière (fosse infra-temporale) est très rare. Si la dent est dans le sinus, elle est récupérée pendant l’intervention.
    • Une sinusite est souvent liée à l’ouverture du sinus lors de l’avulsion de la dent. Un traitement antibiotique est souvent suffisant pour permettre la guérison ;
  • d’autre part, la proximité avec deux nerfs sensitifs de la lèvre inférieure-menton et de la langue. Une atteinte de l’un de ces nerfs peut engendrer :
    • une diminution ou une perte de la sensibilité de la lèvre inférieure et du menton, qui est le plus souvent transitoire. Bien souvent, le nerf a subi une compression ou son canal a été ouvert. Automatiquement, il ne fonctionne plus, mais il récupére progressivement.

Très rarement, des sensations désagréables ou douloureuses peuvent s’installer après le traumatisme et peuvent nécessiter une prise en charge médicamenteuse ;

    • une diminution ou une perte de la sensibilité de langue, qui est le plus souvent transitoire et qui, si elle persiste, nécessite une exploration chirurgicale.

Petites choses à savoir

  • Les antibiotiques ne sont pas systématiquement prescrits.
  • Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l’intervention, certaines précautions doivent être respectées :
    • il faut éviter une nourriture trop chaude, trop épicée ou trop acide, comme les jus d’orange ;
    • malgré les œdèmes et les douleurs, une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication.

Après chaque repas, les dents et les gencives doivent être nettoyées par un brossage. Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Un jet hydropulseur peut également être utilisé ;

  • il faut absolument arrêter le tabac, l’alcool et tous les irritants, jusqu’à la fin de la cicatrisation de la plaie.
  • Ne pas prendre d’aspirine dans les dix jours qui précédent l’intervention.
  • Apporter les radiographies dentaires en votre possession lors de l’intervention.
  • Avant une anesthésie locale, il est souhaitable de bien déjeuner le matin de l’intervention.
  • Un arrêt scolaire ou un arrêt de travail est conseillé pendant les cinq à sept jours qui suivent le geste.
  • L’alimentation dépend de votre sensibilité. Il est conseillé de manger des choses faciles, molles ou mixées pendant les premiers jours.