Lorsque vous entreprenez un traitement orthodontique pour aligner vos dents, avoir un beau sourire et une occlusion stable et de qualité, il est aussi parfois nécessaire d’avoir recours à la chirurgie pour corriger les défauts de croissance de vos mâchoires.

Le traitement orthodontique s’accompagne alors d’une chirurgie de repositionnement des os de la mâchoire.

Cette intervention est couramment pratiquée; elle permet de normaliser votre occlusion dentaire et d’harmoniser votre visage. Elle est sure, et continue de bénéficier des avancées technologiques et pharmaceutiques, pour votre sécurité et votre confort.

Il s’agit d’un atout dans votre traitement orthodontique.

Différentes interventions permettent de corriger l’ensemble des anomalies maxillo-mandibulaires :

  • l’ostéotomie (section et repositionnement de l’os) de la mandibule (OSBM),
  • l’ostéotomie du maxillaire (Ostéotomie de Lefort 1),
  • l’ostéotomie du menton (génioplastie),
  • La distraction maxillaire assistée chirurgicalement.

L’ostéotomie du maxillaire permet de repositionner le maxillaire (arcade dentaire supérieure et palais) dans les trois plans de l?espace.

Les types de mouvement les plus fréquents et qui peuvent se combiner sont :

  • Un avancement.
  • Un repositionnement en hauteur :
    • une impaction, c’est-à-dire, une diminution de hauteur du maxillaire ;
    • une épaction : une augmentation de hauteur du maxillaire ;
    • une bascule du maxillaire pour fermer une béance dentaire antérieure.
  • Un recentrage (rotation du maxillaire pour faire coïncider les milieux).
  • Un repositionnement horizontal du maxillaire, s’il était basculé.
  • Une augmentation du sens transversal du maxillaire, c’est-à-dire, de la largeur du palais. On parle de disjonction maxillaire.

Guide d'alimentation postopératoire
Information médicale avant une ostéotomie des maxillaires

Objectifs du traitement


L’ostéotomie du maxillaire permet de corriger des anomalies telles que :

  1. une rétromaxillie, qui correspond à une arcade dentaire supérieure trop en arrière, une lèvre supérieure fine et plate, des pommettes plates, des sillons naso-géniens trop marqués.
  2. une béance dentaire antérieure ou bascule postérieure du maxillaire, qui se manifeste par une arcade dentaire supérieure recouvrant insuffisamment l’arcade dentaire inférieure et laissant un espace entre les dents du haut et du bas.
  3. un sourire dévoilant fortement les gencives, une lèvre supérieure trop courte montrant trop les dents au repos : il s’agit d’un excès de hauteur du maxillaire.
  4. un sourire au contraire montrant peu les dents: il s’agit d’une insuffisance de hauteur du maxillaire.

Modalités d’intervention


Type d’anesthésie et d’hospitalisation

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation de deux à trois jours.

Technique chirurgicale

L’incision se situe dans la bouche. Elle concerne la gencive au-dessus des dents supérieures. Elle est donc invisible ; il n’y a pas d’incision de la peau.

Le palais et l’arcade dentaire sont séparés du reste de la face (au-dessus des racines des dents supérieures) par une scie à ultrasons (piezosurgery) qui permet d’être précis et a traumatique.

La structure osseuse qui porte l’arcade dentaire est ainsi rendue mobile. Elle sera repositionnée en bonne place.

Il est également possible de séparer le maxillaire droit du maxillaire gauche pour élargir le palais (disjonction intermaxillaire).

Une fois le maxillaire positionné comme il avait été prévu lors du bilan préopératoire, la suite de l’intervention consiste à fixer ce dernier au reste de la face par des plaques fines et des minivis en titane (ostéosynthèse).

L’intervention se termine par la fermeture de l’incision buccale au moyen de fil résorbable.

Pour aller plus loin


Les suites opératoires attendues

  • œdèmes :Fréquents et souvent marqués. Ils varient d’une personne à l’autre. Des œdèmes des joues et des lèvres apparaissent le soir même de l’intervention et disparaissent en quinze jours.
  • Saignements :De petits saignements peuvent survenir au niveau des zones opérées pendant les premiers jours, notamment par le nez.
  • Douleurs :Cette intervention engendre peu de douleurs, mais une gène liée à l’œdème. Une limitation douloureuse de l’ouverture buccale est fréquente et s’estompe petit à petit.
  • Troubles sensitifs de la lèvre supérieure : il est possible d’avoir des difficultés à sentir sa lèvre pendant quelques semaines.

Les suites opératoires compliquées

Hémorragie et hématomes : les saignements persistants sont rares, mais ils peuvent nécessiter une transfusion sanguine ou une reprise chirurgicale. Ces saignements majorent souvent l’œdème.

Une infection des tissus mous peut survenir dans les jours qui suivent l’intervention ; elle nécessite un traitement adapté.

Des traits de fracture imprévus peuvent survenir et nécessiter une prise en charge particulière, comme la pause de plaques supplémentaires d’ostéosynthèse ou un blocage maxillo-mandibulaire.

Un retard ou une absence de consolidation osseuse est rare et nécessite des soins médicaux et chirurgicaux adaptés.
Des anomalies de positionnement des dents sont possibles. Elles sont le plus souvent minimes et corrigées par le traitement orthodontique. Rarement, elles nécessitent une reprise chirurgicale.

Des troubles sur les articulations temporo-mandibulaires sont possibles et souvent transitoires. S’ils existaient avant la chirurgie, une aggravation est possible et sera prise en charge.

Petites choses à savoir

Les soins post-opératoires comportent :

Soins de bouche :
Malgré les œdèmes, une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage avec une brosse à dents chirurgicale (prescrite par votre chirurgien). Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Le jet hydropulseur peut également être utilisé.

Glace :
Application de glace sur les joues pendant les trois premiers jours (la glace a un bon effet anti-inflammatoire et anti-?d?mateux). Prévoyez d’avoir une grande quantité de glaçons dans le congélateur avant votre retour à la maison.

Alimentation :
Une alimentation adaptée (alimentation liquide puis mixée) est nécessaire à la bonne consolidation osseuse. Une fiche alimentaire vous sera remise lors de la consultation préopératoire par votre chirurgien.

Guidage maxillo-mandibulaire :
Le lendemain de l’intervention, les mâchoires sont bloquées entre elles par des élastiques. Ceux-ci sont là pour vous aider à trouver votre nouvelle occlusion. Ils peuvent être retirés pour manger et faire les soins de bouche.

Tabac :
Il est impératif d’arrêter de fumer huit jours avant l’intervention, et ce jusqu’à cicatrisation complète de l’os, c’est-à-dire, deux mois.
La poursuite du tabac favorise les complications liées à une mauvaise cicatrisation de la gencive : infection des sites opératoires et retard de cicatrisation de l’os.

Kinésithérapie :
Des soins de kinésithérapie sont indispensables après la chirurgie, afin de favoriser le drainage de l’oedème et de contracter les muscles. Les séances de kinésithérapie sont réalisées le plus tôt possible après la chirurgie, et se poursuivent après la reprise de l’orthodontie, afin de bien comprendre le positionnement de la langue.

Un arrêt de travail ou de scolarisation de quinze jours minimum est nécessaire.

Les plaques d’ostéosynthèse sont conservées à vie, sauf si elles vous gênent. Elles n’entraînent pas de problème au passage des portiques, ou lors de la réalisation d’un examen d’imagerie de type IRM.

Aspects pratiques

Premier rendez-vous avec le chirurgien : en début de traitement orthodontique.
Deuxième rendez-vous avec le chirurgien : un à deux mois avant la chirurgie.
Rendez-vous avec l’anesthésiste : trois semaines avant la chirurgie.
Arrêt du tabac : huit jours avant la chirurgie, et pendant deux mois.
Hospitalisation la veille de l’intervention, et sortie deux à trois jours après la chirurgie.
Alimentation mixée dix jours, puis alimentation molle pendant un mois.
Arrêt de travail : quinze jours à trois semaines.
Arrêt de sport : deux mois.
Rendez-vous chez l’orthodontiste : quinze jours après l’opération.
Rendez-vous avec le chirurgien : quinze jours à un mois après l’opération, puis à l’ablation de l’appareil orthodontique et une fois par an pendant trois ans.